

Le poisson et les fruits de mer, font partie des spécialités culinaires de la Sicile. Des sardines à la langouste, en passant par l’espadon, je ne pouvais passer à côté.
Premier stop, Mazara Del Vallo, ville historique et haut lieu de la pêche Sicilienne. Je tombe sur Antoine. Tous les jours, il part à l’aube pour pêcher l’espadon, qu’il revend ensuite aux grossistes pour se faire un peu d’argent. Il lui arrive de partir en mer le soir avec son fils et de dormir à bord, après avoir lâché ses filets. Il me confit qu’à chaque relève de filets, il ramasse du plastique, qui habite les océans maintenant. Je tombe ensuite sur Robertino, en train de donner un petit coup de neuf à son bateau. Tous les matins, il se lève pour pêcher la langouste. Vito, quand à lui, pêche la daurade.
Deuxième stop, Trapani à l’ouest, sur la pointe occidentale de l’île. Je me lève tôt pour aller au marché aux poissons qui se tient au port. Les pêcheurs viennent d’amarrer, la foule se précipite pour voir le poisson frais. La pêche, une affaire de famille. Nino aide, son père et son oncle pour vendre le poisson sur le marché.
Qui a dit qu’une femme avec une différence ne pouvait pas atteindre ses objectifs, ses rêves, relever des challenges ?!
Dans le cadre de l’association FDFA, qui lutte contre les discriminations envers les femmes en situation de handicap, j’ai participé le 14 mars dernier, au colloque sur le thème du sport, des femmes en situation de handicap et de l’empowerment. Tout au long de la journée, des sportifs, professionnels dans le domaine, se sont penchés sur la question. Marie-Amélie Le Fur, marraine de l’événement et triple championne paralympique, ainsi que toutes les sportives présentes, nous parlent du sport comme vecteur d’épanouissement personnel.
« Ca m’a donné confiance en moi, j’ai pas peur de ce que je suis, j’ai pas honte de ce que je suis, car le sport me donne confiance » – Marie-Amélie Le Fur.
« Le sport m’a permis de viser les étoiles quand bien même je pensais que c’était impossible » – Hayette Djennane, championne de France d’Handisport de parachutisme.
« Une sensation de liberté et de possibilités incroyables » – Anaëlle Le Blevec, médaille d’or d’Handisurf en 2017.
« Une pratique sportive régulière était nécessaire pour m’échapper des conflits familiaux et violents du foyer », Aurélie Flages, danseuse et adhérente de FDFA.
Petit retour en arrière sur le régime des Khmers rouges; qui après 39 ans, a été reconnu par les autorités, comme crime contre l’humanité en Novembre dernier.
Le chef des Khmers rouges Pol Pot, imposa sa dictature ayant pour idéologie la constitution d’une société sans classes sociales de 1975 à 1979. Toutes les différences nationales, ethniques, religieuses, politiques, artistiques et culturelles, étaient condamnables et devaient disparaitre. En quatre ans, Il causa la mort de plus d’un tiers de la population Cambodgienne, soit 1,7 millions de personnes. Le régime s’est éteint lors de l’invasion Vietnamienne, déclenchant une guerre civile dans le pays.
Il faut attendre les années 2000 pour que l’ONU s’y intéresse. En parrainant le tribunal international, les crimes des Khmers rouges ont été jugés, mais les procédures ne visaient qu’une petite partie des personnes responsables.
Ce n’est qu’en Novembre dernier que les derniers responsables, deux dirigeants, Nuon Chea, âgé de 92 ans et Khieu Samphan, âgé de 87 ans, ont été jugés coupables et que cet acte de barbarie, a été reconnu comme génocide ; génocide retenu contre les actions à l’encontre des Vietnamiens et autres minorités religieuses. Pendant le tribunal, des témoins dévoilent la cruauté du génocide ; décapitations, viols, cannibalisme ; âmes sensibles s’abstenir.
Aujourd’hui, ce massacre et ses brutalités, ont laissé un pays meurtri avec de nombreux orphelins. Plus de la majorité de la population à moins de 30 ans. En 2016, je réalise mon premier voyage, direction le Cambodge. Pendant quatre semaines je vais travailler avec des enfants de parents Cambodgiens et Vietnamiens, venus aider le Cambodge sous le régime des Khmers rouges.
Sur les routes, du Nord Est au Sud Ouest, je tente de comprendre la situation de ces hommes, laissés à l’abandon par le gouvernement Sud Africain. Je suis impressionnée par le calme et la modestie lorsqu’ils me parlent des violences subies il y a moins de trente ans. Retour sur ce pays aux mille visages, qui malgré son potentiel énorme, reste très contrasté.
24 ans après la fin de l’Apartheid, le constat reste le même ; malgré la présidence de Mandela au pouvoir, le chemin vers la liberté reste lointain. Les disparités entre une population très occidentalisée et celle rurale sont telles que les questions liées à l’éducation et aux opportunités économiques, subsistent toujours. Pour info, l’Afrique du Sud reste un des pays les moins avancés sur l’éducation avec toujours 80 % des collégiens qui ne savent pas lire. Aussi, alors que l’économie devrait répondre aux besoins de la population rurale et tenir compte du nombre élevé de personnes vivant dans la pauvreté la plus extrême, je vois bien que les opportunités économiques comme l’emploi, l’eau, les services de santé et les infrastructures restent très minimes dans les régions reculées du pays.
Tous comme les différences climatiques d’un état à un autre, les écarts de niveaux de vie se creusent au fur et à mesure de ma traversée à travers le pays. Le passé a laissé des séquelles. Dans les villes, la cohabitation entre les noirs et les blancs m’interpelle. Pendant que les blancs travaillent dans de hauts buildings, les noirs mendient, font des boulots ingrats, se créent même du travail eux même pour gagner quelques rands. L’accessibilité au travail et à l’école est misérable dans les campagnes. Sur le bord de la route, j’aperçois des Hommes, qui tous les jours à pied font des kilomètres pour aller travailler ou étudier.
Malgré tout, une petite population reprend le contrôle en construisant des structures syndicales et associatives pour aider les plus démunis. J’ai fait la rencontre de l’association Thanda, qui depuis 2008, lutte pour l’égalité des chances de tous ces hommes. Elle me raconte qu’elle est à l’initiative de nombreux projets éducatifs et artistiques, encourageant l’accompagnement d’une partie de la population rurale du KwaZulu-Natal (province côtière au sud est du pays). «Le développement de la créativité est un enjeu majeur pour nous». Thanda intervient pour ceux qui, du fait d’une surcharge en école publique, ne peuvent aller à l’école. L’éducation est bâtie sur des valeurs solides comme le respect mutuel, l’entente et l’empathie qui sont importantes d’enseigner à tous ces enfants. Ne serait-ce pas un premier « step » pour leur permettre un avenir plus paisible ?